Sciences de l’Univers
Un océan liquide sous Titan ?
Publié le jeudi 27 mars 2008.
Le graphique ci-dessous représente une coupe transversale de Titan, la lune de Saturne. Les scientifiques de la mission Cassini pensent qu’il pourrait y avoir une couche d’eau liquide mélangée avec de l’ammoniaque à environ 100 kilomètres sous la surface de Titan.
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Crédit : NASA/JPL
L’hypothèse selon laquelle Titan aurait un océan interne provient des données glanées par le radar de Cassini, l’instrument Synthetic Aperture Radar, au cours de 19 passages différents au-dessus de Titan entre Octobre 2005 et Mai 2007. Avec les données des premières observations radar, les scientifiques et les ingénieurs radar ont établi l’emplacement de 50 sites à la surface de Titan. Ils ont ensuite recherché ces mêmes lacs, canyons et montagnes dans l’ensemble des données retournées par Cassini dans ses survols postérieurs de Titan.
Ils ont alors trouvé que les principales caractéristiques de surface semblaient s’être déplacées de leur positions prévues jusqu’à 31 kilomètres. Comme les sites ne pouvaient pas s’être réellement déplacés, le déplacement apparent a été interprété par les scientifiques et ingénieurs par le fait que Titan tournait autour de son axe d’une manière insoupçonnée auparavant.
Le modèle de rotation de Titan avant les observations de Cassini était compatible avec les champs gravitationnels de Saturne et des autres planètes et lunes proches mais omettait d’autres effets plus faibles bien moins compris. Puisque la rotation observée de Titan ne s’accorde pas avec ce modèle, d’autres influences, telles que les changements saisonniers du mouvement de son atmosphère pourraient être également importants. Il est difficile d’expliquer comment de tels phénomènes relativement faibles pourraient avoir une influence prononcée sur la rotation de Titan à moins que la croûte glacée de la lune soit désolidarisée de son noyau par un océan interne. Si la croûte est désolidarisée du cœur, les fluctuations atmosphériques à elles seules pourraient justifier la rotation observée.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
Sources : NASA/JPL