En fait le gros problème des sites Eemiens (dont la datation est vraiment fiable) on en que 3 ou 4 pour toutes l'Europe occidentale. La théorie de ce que l'on appéle la "barrière verte" a été avancée par Gamble dans les années 1980. Sa théorie voulait que - en gros - la forêt durant l'éémien était trop importante pour permettre à l'Homme d'y survivre (pas assez de grand troupeau). Ils seraient donc monté plus au Nord ou se serait réfugié dans des zones d'altitude, où encore dans des régions beaucoup moins boisées plus au sud (espagne, Italie, Sud de la France entre autres). Dans cette théorie, le problème n'était pas la température (Néandertal c'est installé au Proche Orient, sans problème apparent), mais la végétation.
Cette théorie avait ses opposants (Tuffreau, Jaubert entre autre), qui s'appuiaient sur 2 éléments : 1 les paysages lors du Pléistocène (c'est à dire la plus grande partie du Quaternaire jusqu'à y a 10 000 ans) n'était sous la forme zonale comme aujourd'hui (zonal : le petite bande parralelle à l'équateur où les paysages sont similaires) mais en mosaïque (c'est à dire entrecoupé de zones refuges pour les espèces froide quand il faisait chaud et pour les espèce chaude quand il faisait froid ; ce système à disparu depuis 10 000 ans parce que paradoxalement à ce qu'on entend, le climat en ce moment et super stable et a donc éliminé ces zones refuges).
le second élément : les conditions de conservation. C'est pour des raisons taphonomiques (science de la conservation) que les sites EEmien ont disparu. En effet la période qui a suivi (le Début glaciaire Weichselien) était plus érosif que « à dépôt « et à donc détruit le sol inter-glaciaire.
Mais il manquait tout de même le fait d'avoir quelques sites (Un seul en Allemagne dont je vais rechercher le nom et quelques site en grotte, mais beaucoup plus au Sud, un niveau à jersey, mais j'écris de mémoire donc à vérifier).
Le premier hic dans cette théorie fût le raccourcissement de l'Eemien sensus stricto qui est passé de 50 000 ans à 15 000 (c'est à dire de 135 000 BP à 120 000 BP).
Et ce site de Caours déjà observé dans les années 1960 (par Bordes je crois), mais dont on été pas sur.
D'où l'idée de Pierre Antoine (géologue du CNRS) d'allé jetter un oeil et qui non seulement confirma la stratigraphie, mais en plus trouva du matériel lithique. Une équipe s'organisa autour de lui et Jean-Luc Locht (lithitien de l'INRAP) et Patrick Auguste (Archéozoologue CNRS) avec l'aide de l'AFEQ (un peu de pub !!!) pour organiser une fouille programmée.
Ce site a été conservé car il était en zone humide et a été recouvert par du tuff (dépôt calcaire) qui a fait en fait l'effet d'un couvercle qui a protégé le site de l'érosion.
Ce site en tous cas est super passionnant et n'a pas finis de révéler ses surprises (il y a d'ailleurs un super article dans le dernier Quaternaire, le bulletin de l'AFEQ, dès que je l'ai lu je vous en dis plus).
Dans d'autres interglaciaire on avait néandertal, et maintenant on l'a dans tous (sauf le notre) !!!
Promis je prends très vite le temps de chercher les références !!!